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La promotion de l'art marocain tributaire d'une visibilité à l'international

  • Photo du rédacteur: prysk7
    prysk7
  • 6 juin 2016
  • 3 min de lecture

L’avenir du marché de l’art marocain est tributaire d’un investissement en amont qui tienne compte, à la fois, et de la formation et de l’affirmation d’une visibilité à l’international, a affirmé, jeudi à Rabat, Hicham Daoudi, président de la Compagnie marocaine des œuvres et objets d’Art (CMOOA).

“Le marché de l’art marocain, malgré le foisonnement des œuvres, souffre de plusieurs limites, dont l’exiguïté du marché lui-même, une pauvre visibilité, le manque d’expertise et surtout le trop de faux”, a déploré M. Daoudi, qui était l’invité du Forum culturel de la MAP, autour du thème : “réalité et perspectives du marché de l’art au Maroc”.

A la base, a-t-il expliqué, il y a le manque d’écoles et d’instituts de formation (le Maroc n’en compte que deux, contre 59 instituts en France par exemple), la faiblesse de l’accompagnement des élèves artistes à l’entrée comme à la sortie, la négligence par les galeristes de participer aux foires et salons internationaux, le désintérêt des clients institutionnels pour le marché de l’art, le manque d’experts, curators et spécialistes, et l’insensibilité des médias à la chose artistique.

Chiffres à l’appui, il a précisé que le marché de l’art marocain est insignifiant par rapport à un marché mondial qui, totalisant 15,2 milliards USD en 2015, a connu une croissance de 26 pc par rapport à 2013 (12,05 milliards USD) et une progression de 300 pc en une décennie, portée principalement par le marché chinois.

Il a signalé qu’avec un produit de vente de 5 milliards d’euros, en 2015, la Chine vient en tête des ventes aux enchères publiques avec une part de marché de 37,2 pc, suivie des USA (32,1), du Royaume-Uni (18,9), de la France (3,3), de l’Allemagne (1,4), la Suisse (1) et de l’Italie (0,8).

Par rapport au monde arabe, le volume de ventes de Christie’s Dubaï s’élève à 24 millions USD par an, contre 10 millions USD pour Sotheby’s Doha, a-t-il poursuivi, notant que, sur le plan africain, les records des meilleurs artistes se répartissent entre les Sud-africaines Marlene Dumas et Irma Stern (6,33 et 4,94 millions USD), suivie de l’Ethiopienne Julie Mehretu (4,6 millions USD) ; c’est-à-dire loin, très loin devant “L’offrande” du Marocain Abbès Saladi (522.601 USD).

“Or, nous avons de très bons plasticiens, comme les Gharbaoui, Cherkaoui, Chaïbia et autres Kacimi, qui se vendent très bien. Notre problème majeur est avec le faux qui gangrène le secteur”, a-t-il déploré, soutenant que “nous avons atteint un stade caricatural où les faussaires s’invitent partout et la pollution passe même à l’étranger”.

Pour venir à bout de ce fléau, M. Daoudi a préconisé que la Police judiciaire se saisisse du dossier, parallèlement au renforcement de l’expertise au sein des tribunaux et au regroupement des professionnels pour la création de bases de données pour faciliter la traçabilité des œuvres et objets d’art.

Relevant que “le marché d’art n’est qu’une forme de reconnaissance de l’œuvre artistique”, il a mis l’accent sur l’importance de renforcer la formation par l’ouverture d’autres écoles et instituts des beaux-arts, glorifier l’histoire de l’art marocain, rendre hommage aux artistes en baptisant de leurs noms des espaces publics.

Organisée par l’Agence de presse marocaine (MAP), en partenariat avec l’Association de la pensée plastique, cette rencontre a été l’occasion d’un débat passionné et passionnant avec une pléiade d’artistes-plasticiens, collectionneurs, juristes, critiques d’art et de journalistes, sur le marché de l’art marocain, ses réalités et ses perspectives d’avenir.

Cette rencontre, dont la diffusion en direct a été assurée via MAP-Live sur le site mapexpress.ma avec une traduction simultanée vers l’arabe, l’anglais et l’espagnol, s’inscrit dans le cadre d’un cycle de rencontres à caractère culturel initié par l’Agence MAP dans le but de contribuer à l’animation de la scène culturelle marocaine, qui enregistre depuis quelques années un foisonnement impressionnant.

Institution médiatique nationale investie d’une mission de service public, la MAP se propose d’organiser périodiquement des rencontres culturelles avec l’espoir de faire entendre au grand public les voix des intellectuels et des artistes.

Source : Mapexpress

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