L'étudiante-entrepreneuse crée Ho Karan : des produits de beauté pour homme 100% breton
- prysk7
- 8 juin 2016
- 2 min de lecture
FRANCE

Laure Bouguen, étudiante-entrepreneuse à Nantes, a créé des produits de beauté 100 % bretons pour les hommes. Tout en cherchant des financements, elle lance bientôt la production.
Tout est parti d'un cours à l'école de management Audencia, à Nantes. Laure Bouguen présente un business plan pour une gamme de cosmétiques à base de chanvre. C'est un exercice. On est alors en 2012.
La Bretonne, originaire de Pacé (Ille-et-Vilaine), profite de l'année de stage pour le peaufiner. « Le projet a évolué par rapport au business plan initial. » Elle cible les hommes. « Le marché des cosmétiques pour femmes est bouché. » Elle décide d'une composition 100 % bretonne : huile de chanvre bio, eau de Molène, algues rouges de la mer d'Iroise, poudre de coquilles d'huîtres, plantes et fleurs du littoral, cire de blé noir...
Depuis janvier, sous statut d'étudiant-entrepreneur, Laure Bouguen est hébergée par l'incubateur d'entreprises d'Audencia. Elle vient de décrocher son diplôme, spécialisation entrepreneuriat. Là, la jeune femme de 24 ans concrétise Ho Karan, sa marque de cosmétiques masculins. Son entreprise est une société par actions simplifiée (SAS). « Je ne suis pas une start-up, même si c'est à la mode de se présenter ainsi »,rectifie Laure, préférant « jeune entreprise artisanale ».

Que des refus des banques
Elle travaille avec Océalys, laboratoire en cosmétologie marine à Plouzané, près de Brest. « Une biologiste a développé les formules de soin et les premiers échantillons. J'ai la propriété exclusive de ces formules. » Une crème hydratante, un sérum vivifiant et un gel nettoyant.
Grâce à un prêt étudiant, Laure a pu s'offrir ces prototypes. « Naïvement, avec mon business plan sous le bras, j'ai fait le tour des banques pour obtenir 100 000 €. Que des refus ! Mon emprunt étudiant constitue le capital de la société, et a permis de payer la recherche et le développement des produits. » Elle décroche deux prêts d'honneur d'une association de financement des créateurs d'entreprise, 25 000 € au total. Et sur des salons, Laure séduit des distributeurs, sites d'e-commerce et boutiques.
Jeudi, Ho Karan démarre un financement participatif, via Ulule. « Avec 10 000 €, on lance la fabrication et la vente aux souscripteurs. » Production et conditionnement sont confiés aux Laboratoires d'Armor à Pleubian (Côtes-d'Armor). « À 20 000 €, on fournit nos distributeurs. À 25 000 €, je peux développer de nouvelles références », espère Laure.
La jeune entrepreneuse, consciente d'être sur « un marché de niche et concurrentiel », vise une mise sur le marché en février, et ambitionne l'export de ses cosmétiques made in Breizh. Un accord avec une banque se profile, et des fonds d'investissement s'intéressent petit à petit à Ho Karan. « Ils attendent que je dégage un chiffre d'affaires. » Laure est aidée d'un cousin designer et de trois stagiaires étudiants. « Je les rémunère. Mais, moi, je ne me verse pas de salaire pour l'instant. »
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